Le tir sportif à la préhistoire
La préhistoire est la plus longue période de l’humanité, si Toumaï est le premier hominidé connu notre histoire remonte à au moins -7 millions d’années. Vous avez sans doute tous vu des documentaires sur les primates et plus particulièrement sur les chimpanzés qui sont nos plus proches cousins dans la lignée des grands singes. Nos cousins donc, font preuve de beaucoup d’habileté avec leurs mains et il n’est pas rare de les voir se servir d’outils et projeter des pierres sur leurs agresseurs. Ce comportement est fréquent chez eux et même en dehors des évènements stressant qui peut justifier l’emploi de projectiles, on peut les voir également se jeter par jeux des objets à la figure, d’ailleurs quand ils parviennent à ajuster leur tir et mettre un morceau de bois en travers de la figure d’un de leur congénère, leur joie s’exprime par de nombreux cris et sauts sur place. Tous les ingrédients sont donc réunis pour parler de tir sportif chez les primates, on a un tireur, une arme, une distance et une cible toutefois chez ces premiers tireurs il n’y a pas de notion d’entrainement au tir et c’est tout au plus une activité ponctuelle sans recherche de développement de cette capacité.
Nous allons donc passer rapidement passer sur la longue lignée de nos ancêtres hominidés. Nous sommes de la lignée des homos sapiens qui comprenaient deux espèces, Homo sapiens Néanderthalensis et Homo Sapiens Sapiens . Les dernières découvertes sur le génome de l’homme de néanderthal ont montré que les européens et asiatiques modernes possèdent un peu des gènes de l’homme de néanderthal (environ 5%) et qu’il y a bien eu quelques métissages entre les deux espèces. En Europe ces deux espèces ont cohabités pendant 10 000ans et leur capacité à produire des armes encombrent bien des vitrines de musées. Homo sapiens va développer les technique de débitage du silex et l’emploi d’autres matériaux, bois, os, corne, cuir entre autres qui vont lui permettre de mettre au point des armes de jet efficaces.
Dressons si vous le voulez bien un petit inventaire de ces armes de jet que nous devons à homo sapiens et dont beaucoup sont encore utilisées de nos jours à titre sportif :
_ La Hache de silex qui va devenir une arme de jet lorsque l’homme va lui adjoindre un manche de bois. Elle est très efficace pour les tirs de faible portée. Se prendre un ou deux kilos de silex sur la truffe a du calmer plus d’un loup ou autres lions des cavernes.
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_L’épieu, comme son nom l’indique c’est un pieu de bois grossier dont une extrémité a été taillé en pointe et souvent cette extrémité est durci au feu, assez lourd il convient au tir rapproché de gros animaux le but étant de viser une partie vulnérable de l’animal.
_Le javelot c’est le modèle léger de l’épieu, taillé avec soin il est très léger (environ 800 grammes) et permet des tirs sur d’assez grande distance, il est très efficace sur des portées allant de 20 mètres a 50 mètres et permet la chasse de proies moyennes tels que chevreuils et antilopes. Le tir au javelot est resté un sport très populaire dans le nord de la France ou il donne lieu à de nombreuses compétitions.
_La sagaie, c’est l’arme de prédilection des chasseurs de gros animaux qui va supplanter rapidement l’épieu, constitué d’une hampe de bois bien taillé, son extrémité est constitué d’une lame de silex débitée avec soin certaines de ces lames atteignaient jusqu’à 30 centimètres et demandaient une science de la taille sur silex dont nous serions incapables de nos jours. Un perfectionnement de cette arme viendra avec le propulseur qui décuple la force humaine lors du lancer de la sagaie. La Sagaie est toujours fabriquée par de nombreuses tribus africaines avec, évolution technique oblige des lames de métal.
_L’arc et la flèche c’est le prototype même de l’arme moderne puisque pour la première fois l’homme dissocie son arme en deux partie, l’arc qui est le lanceur et la flèche qui est le projectile. L’homme préhistorique va apporter progressivement des améliorations techniques telle que l’empennage et la pointe taillée dans du silex ou de l’os. Cette arme révolutionnaire à l’époque va permettre au chasseur d’atteindre à des distances inusitées jusqu’alors des petits et moyens animaux qu’il avait jusqu’alors bien du mal à approcher. Le tir à l’arc est de nos jours encore pratiqué aux jeux olympique et ravit de nombreux adeptes.
_La sarbacane long tube de bois dans lequel on introduit une fléchette et qui est propulsé par un souffle du tireur à une extrémité du tube, c’est donc l’ancêtre des armes à air comprimé. C’est une arme discrète très utilisé dans les milieux forestiers de la jungle sud-américaine. Les fléchettes sont légères et peuvent difficilement entrainer la mort ou l’immobilisation de l’animal blessé, c’est pourquoi la plupart du temps la pointe est enduite d’un poison violent tel que le curare. Le tir à la sarbacane est un jeu de tir qui est pratiqué encore dans le bassin minier de la Loire (St Etienne).
_ Le boomerang, c’est une arme étonnante dont on a retrouvé des traces dans plusieurs parties du globe et qui a disparu avec la préhistoire. Les européens lorsqu’ils mirent pied sur le continent australien redécouvrirent cette arme de jet surprenante. Les aborigènes d’Australie sont le dernier peuple sur terre à faire usage du boomerang. Ce curieux morceaux de bois en vé avec un profil bien particulier pour chaque aile du vé possède la propriété étonnante de pouvoir être lancé par le tireur d’atteindre un point de course maximum maitrisé par le tireur et ensuite de revenir en direction du lanceur qui s’en saisit au retour de sa course. Utilisé pour la chasse aux oiseaux par les aborigènes c’est une arme sur mesure et qui pour être performante nécessite un long apprentissage. On voit de nos jours des versions plastiques des boomerangs vendus dans le commerce mais je recommande la plus grande prudence a ceux qui souhaitent s’en servir, lors de sa course retour nombreux sont ceux qui l’ont pris en pleine poire, d’où les premières lettres de son nom BOOM…
_Les bolas c’est une arme de jet d’origine préhistorique, elle est constituée de deux ou trois globes de pierres taillées pour être de poids équivalentes. Chaque sphère de pierres est reliée par une assez longues lanière de cuir. On se saisit de l’une des boules et on fait tournoyer au-dessus de sa tête les autres sphères, quand par une vitesse suffisante les pierres ont acquis une grande force on lâche la sphère tenue en main pour projeter l’ensemble dans les pieds d’un animal dont on veut briser la course. La lanière de cuir se prend dans les pattes de l’animal et les sphères finissent par enrouler le lien de cuir et entraver la bête. C’est une arme qui était encore utilisé il y a peu par les gauchos d’argentines pour maitriser certaines têtes d’un cheptel bovins pour les marquer au fer rouge.
La fronde, c’est une arme dont on ignore l’ancienneté car constituée uniquement de cuir il ne nous en reste pas de traces archéologiques. On s’accorde néanmoins à lui reconnaitre une existence dès la préhistoire. C’est l’arme du pauvre par excellence puisque une simple lanière de cuir suffit et que la première petite pierre qui vous tombe sous la main devient un excellent projectile.
Pour toutes les armes que je viens de décrire, leur usage impliquait une parfaite maitrise du geste et du lancer, il est certain que les hommes préhistoriques en dehors de la chasse devaient s’entrainer au tir lorsqu’ils étaient aux campements. Cela a du lors des réunions de clans donner lieu aux premières compétitions de tirs car la vanité humaine est incommensurable et prouver par exemple que l’on est le meilleur tireur à l’arc vous ouvrait certainement le droit à avoir les plus belles femelles, car pour ces pin-up des temps anciens il valait mieux se PACSer avec un chasseur habile qui était sur de vous ramener un peu de viande tous les jours pour mitonner le ragout préhistorique aux herbes et racines.
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